Article publié le 2 décembre 2019
La période de Noël est, chaque année davantage, me semble-t-il, l’occasion de voir combien nous nous laissons happer par l’inutile, le superficiel… combien nous nous détournons par tous les moyens de la seule chose qui compte véritablement : notre Être.
Cette période de consommation à outrance, indécente dans nos pays par rapport à la pauvreté et le manque dans lesquels vivent la plus grande part de la population mondiale, cette période nous éloigne toujours plus de notre profondeur pour nous attirer à la surface de nous-même.
Quand cessera-t-on de se gaver de choses inutiles, de se rendre toujours plus dépendant d’outils technologiques très performants qui nous détournent de notre richesse intérieure, de nos ressources profondes ? Pourquoi fuir toujours plus vers ce qui est extérieur à nous alors que notre être intérieur est d’une richesse exceptionnelle ?
Nos relations, en lien avec ces technologies, sont devenues de plus en plus superficielles ! Il est triste de voir la pauvreté des échanges que nous avons, par sms, mail… A l’heure soi-disant de l’ère de la communication, nous n’avons jamais été aussi loin les uns des autres. Nous vivons à côté les uns des autres sans rien savoir de la vie intérieure de l’autre, de là où il en est de son cheminement intérieur, de ces états d’âme… Nous avons peut-être reçu la photo de sa dernière fête, du dernier vêtement qu’il a acheté (et en temps réel !) mais que savons-nous de son être, de ses blessures profondes, de ses aspirations profondes, de ses rêves, de ses questionnements existentiels ?
Noël… cette période à l’origine tournée autour de la famille, de l’amour… est devenu le règne de la surconsommation et des fêtes de famille où chacun cherche à se faire croire que les relations sont bonnes alors que chacun se détourne de ce que l’autre vit en profondeur…
Osons aller à un niveau plus profond ! Osons aller au cœur de nous-même dans les niveaux plus subtils de notre être ! Osons dépasser le niveau ordinaire ! Osons demander à l’autre, plutôt que ce banal « ça va ? » dont on n’écoute même pas la réponse, ce « Comment te sens-tu ? » en étant vraiment à l’écoute de ce que l’autre ressent ?
Demandons-nous ce qui a du sens au-delà de cette mascarade de Noël… un jouet de plus ? Un repas de plus à manger et boire plus que nécessaire ? Un nouveau gadget pour nous éloigner encore un peu plus de notre Être ?
Et si l’on dépassait ce niveau superficiel sans intérêt et pas écologique, pour aller davantage au niveau de l’être, à la rencontre véritable de l’autre, à la rencontre de nous-même… au-delà des artifices et des choses qui nous coupent de nous-même… Si on plongeait au cœur de nous-même et au cœur de l’autre, si on revenait vers plus de simplicité, de profondeur, d’authenticité ? Et si on disait non à ce système de consommation à outrance dans lequel on est plongé malgré nous ?
Qui, à part chacun de nous, a le pouvoir de faire cesser ces abus ? Qui, à part chacun de nous, peut décider de vivre les choses à un autre niveau ? Demandons-nous si l’être humain ne vaut pas mieux que ça !
Et si Noël pouvait devenir une occasion pour nous de réaliser à quel point le superficiel est éphémère, inintéressant, surfait, dommageable pour la planète… ?
Et si Noël pouvait être pour nous l’occasion de réaliser qu’on ne pourra jamais acheter ce qui est l’unique chose essentielle, durable, belle, qui a du sens : la rencontre avec notre être profond, celui de l’autre et par là-même avec le divin ?
Bon cheminement,
Sabine
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