Élisabeth Kübler Ross, psychiatre helvético-américaine, pionnière de l’approche des soins palliatifs (1926 – 2004), titrait ainsi l’un de ses nombreux livres sur ce thème si essentiel.
Thème essentiel et pourtant tellement ignoré en Occident. La mort est un tabou chez nous, on la cache aux enfants, on n’ose pas en parler avec ses parents …
Quelle folie de reléguer ce thème aux oubliettes alors même que l’on en fait tous, tôt ou tard, l’expérience !
Loin de notre vision particulièrement sombre d’Occident, la mort peut pourtant être vue d’une manière radicalement différente.
On fête la naissance. Pourtant, l’on pourrait considérer que la naissance, vécue certes le plus souvent comme un grand bonheur pour l’entourage, est une épreuve douloureuse pour le bébé (il suffit pour s’en convaincre de se pencher sur les travaux du psychiatre Stanislas Groff) et que s’incarner n’est pas nécessairement une joie pour l’âme qui arrive sur Terre.
A l’inverse, la mort, vécue (et c’est naturel) de manière douloureuse par les proches, est une expérience qui peut être lumineuse pour celui qui la vit puisqu’il s’agit de quitter la matière et sa lourdeur, bien souvent également les souffrances du corps pour retrouver une dimension bien plus vaste.
Ceci dit, plus l’on y sera préparé, plus celle-ci pourra être sereine. Pour les tibétains, la mort est le moment le plus précieux de notre incarnation ! Si l’on est conscient à ce moment-là et connecté au divin, alors on se prépare une future renaissance heureuse. C’est la raison pour laquelle ils passent la seconde moitié de leur vie à se préparer à la mort … quand nous, occidentaux, pensons surtout à vivre une retraite tranquille …
Si l’on regarde la carte du tarot « La Mort », elle va dans le sens de l’œuvre de Kübler Ross. En effet, l’archétype de la mort représente le détachement des énergies usées, vieilles, pour renaître, en passant les colonnes, en un nouveau Soleil, c’est à dire à un niveau de conscience plus élevé.
Et l’on peut s’entraîner à l’ultime mort en apprenant à vivre les petites morts de notre vie de la manière la plus consciente possible. Apprendre à mourir à l’ancien (nos vieilles habitudes, nos croyances limitantes …) pour renaître plus proche de celui que l’on est vraiment.
N’oublions pas, si l’on regarde l’Arbre de Vie, que tout notre être ne meurt pas lors de l’ultime passage. Seules meurent notre personnalité et notre individualité. Notre Soi continue son chemin !
Alors comment mieux nous préparer à la mort ?
- Entrainons-nous, de notre vivant, à mourir à ce qui n’est pas vraiment nous pour nous rapprocher de notre Soi.
- Apprenons à voir la mort comme un nouveau soleil, plutôt que comme une tempête terrifiante.
- Rappelons-nous que nous mourrons au niveau de conscience auquel nous aurons vécu. De même que la nuit, nous nous réveillons le même que la veille, de même, la mort nous « prend » là où nous en sommes. Plus notre conscience sera élevée au moment de notre mort, plus celle-ci sera consciente et sereine.
- Prenons conscience que l’être qui nous quitte part vers une nouvelle aventure et sera guidée au mieux par des êtres de Lumière. Les tibétains ont étudié de manière très précise ce que vit le défunt au moment de sa mort dans « Le livre tibétain de la Vie et de la mort ». Dans cet ouvrage, Sogyal Rinpoché concilie l’ancienne sagesse du Tibet et la recherche contemporaine sur la mort et les mourants, sur la nature de l’esprit et de l’univers. Je vous en recommande vivement la lecture qui nous aide à mieux découvrir ces contrées inconnues et nous permet ainsi de mieux aider celui qui nous quitte.
- Osons parler de la mort avec nos proches, de ce qu’ils souhaitent pour ce moment là …etc pour ne pas être pris au dépourvu quand cela se présente de manière brutale et inattendue.
- Enfin, faisons de notre mieux pour vivre au plus proche de notre Soi et pour être en lien avec l’autre à un niveau profond et non superficiel. La connexion d’âme à âme que nous créons avec les autres ne sera pas brisée par la mort. Mais si nous vivons nos relations au seul niveau de notre personnalité, c’est à dire de façon superficielle, alors la mort viendra anéantir cette relation à l’autre et nous laissera démuni.
Comme disait le Père François Brune, « Les morts nous parlent ». Si l’on sait écouter, ils sont là et nous font des signes. Aidons-les à pouvoir entrer en contact avec nous en étant prêts à capter les moindres signes qu’ils peuvent nous faire !
Alors, à chacun de vous qui êtes en deuil, je vous souhaite de pouvoir imaginer celui ou celle qui vous a quitté en marche vers le Soleil, sentant qu’il veille sur vous de là où il se trouve. Nos deux mondes ne sont pas séparés … seulement au niveau des apparences !
Avec tout mon cœur !
Sabine
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